Nézida de Valérie Paturaud

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Comment ne pas être UNIQUE lorsque l’on porte un prénom UNIQUE : NEZIDA !

A sa naissance déjà, elle devra montrer qu’elle existe. Effectivement, sa mère pensait mettre au monde un garçon pour reprendre le flambeau de la ferme des Cordeil mais c’est une fille qui est arrivée. Surprise ? oui ! Déçue ? encore plus,  elle n’a même pas prévu un prénom de fille. Alors elle cherche et c’est un souvenir très lointain d’un rare livre illustré qu’elle a lu et relu dans son enfance, Nézida aux pays des terres québécoises. Voilà, sa fille s’appellera Nézida.

Nézida s’élèvera sans l’amour de sa mère, cette dernière sera même jalouse de l’intérêt que lui porte son père et son grand-père. Pourtant, elle respectera toujours sa mère, travaillera deux fois plus à la ferme, s’occupera de ses deux petits frères. Mais ce qu’elle aime avant tout, c’est aller à l’école, apprendre, apprendre et encore apprendre.

En grandissant, elle deviendra libre, indépendante et continuera à s’instruire. A 26 ans, Nézida n’est toujours pas mariée malgré tous les prétendants que son père lui présente. Nézida veut choisir son mari et surtout elle désire quitter sa campagne pour aller vivre à la ville.

Elle rencontra Antonin Soubeyran, un homme de la bourgeoisie et elle se mariera avec lui. C’est à Lyon qu’elle part vivre où elle va très vite intégrer la vie mondaine.

Son rôle est de s’occuper des autres, comme elle l’a fait dans sa famille. Son souhait est de devenir infirmière dans un premier temps et peut-être médecin par la suite. Elle a le soutien de son mari.

Malheureusement, ses rêves ne se réaliseront pas, c’est en donnant la vie à son premier enfant, une fille que Nézida perdra la sienne. Cette dernière la rejoindra quelques semaines après.

Nézida ne pourra pas s’épanouir mais elle aura marqué son temps par son indépendance, sa liberté, sa passion où elle a réussi à s’instruire et à enseigner alors que les femmes de cette époque (1850/1884) se devaient de se taire ou attendre que leur mari leur donne la parole et servir celui-ci.

Merci à Valérie Paturaud qui nous a permis de connaître l’histoire de Nézida, grâce à des archives familiales retrouvées. Dans son roman, Valérie Paturaud a su  faire parler les personnes qui ont connue ou entourée Nézida, cette femme unique au prénom unique qui ne restera pas dans l’oubli.

L'auteur :Valérie Paturaud a exercé le métier d’institutrice dans les quartiers difficiles des cités de l’Essonne après avoir travaillé à la Protection judiciaire de la jeunesse. Installée depuis plusieurs années à Dieulefit, elle s’intéresse à l’histoire culturelle de la vallée, haut lieu du protestantisme et de la Résistance. Avec son premier roman, Nézida (Liana Levi, avril 2020), elle signe un récit polyphonique intense et émouvant.